Evermore by Noël Alyson

Auteur:Noël, Alyson [Noël, Alyson]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Romance, Science fiction, Jeunesse, Fantastique, Éternels, Éternels
Publié: 2012-02-16T22:51:52+00:00

Je prie pour qu’elle revienne. On ne peut pas en rester là. Je m’y refuse. Mais j’ai beau m’égosiller, l’implorer de revenir, je parle dans le vide.

On sonne encore. Un coup, puis deux. C’est Haven. Je cours lui ouvrir.

— Le gardien m’a laissée passer, dit-elle en entrant en trombe.

Elle a le visage maculé de larmes et de mascara, et ses cheveux, qu’elle vient de teindre en rouge, sont hirsutes.

— Ils ont retrouvé Évangeline. Elle est morte.

— Non ? Tu es sûre ?

Sur ces entrefaites, Damen se gare dans l’allée et monte l’escalier quatre à quatre au moment où je referme la porte.

— Évangeline est morte...

Je suis si choquée par cette nouvelle que j’en oublie ma décision de le haïr.

— Ça va ? demande-t-il à Haven avec inquiétude.

— À peu près, répond-elle en s’essuyant les yeux. Je ne la connaissais pas très bien, nous sommes allées à quelques soirées ensemble, c’est tout. Mais quand même. C’est tellement atroce ! Et si ça se trouve, je suis la dernière à l’avoir vue vivante...

— La dernière, sûrement pas...

Je reste interloquée. J’ignore s’il a voulu lancer une blague sinistre, mais il a l’air grave, le regard perdu.

— C’est que... je me sens responsable, c’est trop horrible, ajoute-t-elle d’une petite voix avant de se prendre la tête dans les mains en répétant Ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai, encore et encore.

J’essaie de la réconforter comme je peux.

— Je... je suis venue vous prévenir, mais je ne peux pas rester. Je dois passer voir Drina, hoquette-t-elle en faisant tourner les clés de sa voiture entre ses doigts.

Ma colère se ranime, et je fusille Damen du regard, l’amitié entre Haven et Drina a beau paraître fortuite, je suis certaine du contraire et ne peux m’empêcher de penser que tout est lié.

Mais Damen ne relève pas. Il saisit Haven par le bras et examine son tatouage.

— Où as-tu fait ça ?

Il se contient, mais je peux sentir de la panique dans sa voix, et il ne lâche pas immédiatement prise alors que Haven, visiblement agacée, secoue son bras pour se dégager en cachant son tatouage de l’autre main.

— Ce n’est rien. Drina m’a donné quelque chose à mettre dessus, un baume. Elle m’a dit qu’il devrait agir dans les trois jours.

Damen a les mâchoires tellement contractées que ses dents grincent.

— Tu ne l’aurais pas sur toi, par hasard, ce baume ? Elle secoue la tête et se dirige vers la porte.

— Non, je l’ai laissé à la maison. Et puis qu’est-ce que ça peut te faire ? Tu en as d’autres, des questions stupides ? poursuit-elle en nous dévisageant tour à tour. (Son aura flamboie comme un feu ardent.) Je n’apprécie pas du tout cette espèce d’interrogatoire. Je suis là parce que je pensais que vous voudriez savoir pour Évangeline. Mais puisque, visiblement, la seule chose qui vous intéresse, c’est de loucher sur mon tatouage en posant des questions idiotes, je ferais mieux d’y aller.

Là-dessus, elle sort comme une furie.

Je l’appelle, mais elle ne se retourne pas.

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